"Quelle conclusion tirer de cette guerre, qui ne fut jamais nationale?"- extrait du tract n°5
Lors du procès, Hans affirme que le
choix de nom « La Rose Blanche » est plus ou moins
arbitraire : « Je partais du principe qu'une propagande
efficace nécessite un certain nombre de termes bien établis, qui en
soi ne signifient rien, mais qui sonnent bien et derrière lesquels
il y a un programme. Il est possible que des raisons sentimentales
aient dicté ce choix, puisque j'étais directement impressionné à
l'époque par la romance espagnole portant ce nom. »
La création du groupe se fait au hasard des rencontres et des contacts personnels. Il n'y a pas d'organisation structurée et ils disposent de peu de moyens. Le noyau en est Hans Scholl et Alexander Schmorell, tous deux étudiants en médecine à l'université de Munich. Ils sont aidés dans leurs actions contre le régime nazi par deux autres étudiants en médecine, Christoph Probst et Willi Graf, et par la sœur d'Hans, Sophie, étudiante en biologie et philosophie. Ils ont tous entre vingt et vingt-cinq ans. Mais en plus de ces membres, le groupe comprend de nombreux sympathisants : Traute Lafrenz, Gisela Schertling, Kathrina Schüddekopf, Hubert Furtwängler (étudiants), Manfred Eickemeyer (architecte qui mettra son atelier à la disposition de la Rose Blanche pour des rencontres ou la reproduction de tracts), Wilhelm Greyer (peintre).
Tout dans l'éducation et le milieu sociale des membres de la Rose Blanche les prédestine à une hostilité envers le national-socialisme. Le père des frères et sœurs Scholl ayant eu une éducation luthérienne, voyait Hitler comme un « preneur de rats ». Schmorell, lui, a eu un père antinazi et une mère russe, il a été élevé dans la religion orthodoxe et est bilingue avec le sentiment d'être autant Russe qu'Allemand, cette nature vagabonde le rend rebelle à tout embrigadement. Il refusa même de prêter serment à Hitler en tant que soldat. Christoph Probst quant à lui, a été éduqué dans une « maison d'éducation de campagne » humanistes créée par Hermann Lietz. La seconde femme de son père étant juive, l'arrivée des nazis au pouvoir a été ressenti comme un danger dans la famille. Pour finir, Willi Graf est un catholique convaincu. Il refusera catégoriquement d'intégrer les jeunesses hitlériennes et supprimera de la liste de ses amis tous ceux qui en font partie. Il fut membre d'une organisation de jeunesse catholique et prit part après 1934 aux activités clandestines de l'« Ordre gris » conduit par Fritz List. Il sera arrêté pendant deux semaines en 1938 pour cela.
En 1940, le passage à l'acte devient impératif pour Hans : « Il faut poser un signe visible de la résistance des chrétiens. Est-ce qu'à la fin de la guerre nous serons démunis pour répondre à la question : qu'avez-vous fait ? ». Plusieurs événements en 1941 renforcent cette volonté d'agir. Les prodromes de la « solution finale » se mettent en place cette année-là. Les déportations de juifs s'accélèrent. L'indignation dans le groupe d'amis est forte. En octobre Mgr von Galen proteste publiquement, la Rose Blanche partage son indignation. Peu après sa déclaration, les actions d'euthanasie sur les handicapés sont ralentis et cela motive un peu plus Hans a faire connaître ses propres conceptions et celles de ses amis.
Les jeunes sont aussi férus de littératures, de philosophie, d'art et de religion. Dans son journal, Hans ne cesse d'évoquer ses lectures et son intérêt pour la littérature étrangère (notamment française et russe). Mais le plus déterminant chez les frères et sœurs Scholl, sont les préoccupations religieuses et philosophiques. À l'automne 1941, Hans rencontre Carl Muth, directeur et fondateur du journal catholique Hochland dans lequel il arrive jusqu'en juillet a publier des articles remplis d'allusions critiques contre le régime sans jamais mentionner le nom d'Hitler une seule fois depuis 1933. les deux hommes se lient d'amitié et c'est par Muth qu'Hans rencontre d'autres personnalités comme Theodor Haecker, Alfred von Martin, Werner Bergengruen, Sigismund von Radecki. Ces rencontres ont une influence décisive sur les jeunes de la Rose Blanche et ces entretiens suscitent chez Hans une vision apocalyptique de l'histoire européenne. Il écrit son amie Rose Nägele : « Et cette guerre est au fond une guerre pour la vérité. Tous les faux trônes doivent d'abord partir en miettes, et c'est douloureux, pour qu'apparaisse de nouveau, sans falsification, ce qui est authentique. ». Il se sent le gardien d'une tradition européenne et chrétienne menacée. Il est encouragé dans ses choix par Kurt Hubert, musicologue, psychologue et philosophe. Celui-ci fascine ses élèves par l'étendue de sa culture et la profondeur de sa réflexion. Willi Graf s'inscrit à son cours sur la psychologie musicale, pendant un semestre en 1942, Hans et Sophie suivent avec beaucoup d'intérêt son cours sur « Leibniz et son temps » dans lequel il met l'accent sur la responsabilité politique de l'intellectuel.
La création du groupe se fait au hasard des rencontres et des contacts personnels. Il n'y a pas d'organisation structurée et ils disposent de peu de moyens. Le noyau en est Hans Scholl et Alexander Schmorell, tous deux étudiants en médecine à l'université de Munich. Ils sont aidés dans leurs actions contre le régime nazi par deux autres étudiants en médecine, Christoph Probst et Willi Graf, et par la sœur d'Hans, Sophie, étudiante en biologie et philosophie. Ils ont tous entre vingt et vingt-cinq ans. Mais en plus de ces membres, le groupe comprend de nombreux sympathisants : Traute Lafrenz, Gisela Schertling, Kathrina Schüddekopf, Hubert Furtwängler (étudiants), Manfred Eickemeyer (architecte qui mettra son atelier à la disposition de la Rose Blanche pour des rencontres ou la reproduction de tracts), Wilhelm Greyer (peintre).
Tout dans l'éducation et le milieu sociale des membres de la Rose Blanche les prédestine à une hostilité envers le national-socialisme. Le père des frères et sœurs Scholl ayant eu une éducation luthérienne, voyait Hitler comme un « preneur de rats ». Schmorell, lui, a eu un père antinazi et une mère russe, il a été élevé dans la religion orthodoxe et est bilingue avec le sentiment d'être autant Russe qu'Allemand, cette nature vagabonde le rend rebelle à tout embrigadement. Il refusa même de prêter serment à Hitler en tant que soldat. Christoph Probst quant à lui, a été éduqué dans une « maison d'éducation de campagne » humanistes créée par Hermann Lietz. La seconde femme de son père étant juive, l'arrivée des nazis au pouvoir a été ressenti comme un danger dans la famille. Pour finir, Willi Graf est un catholique convaincu. Il refusera catégoriquement d'intégrer les jeunesses hitlériennes et supprimera de la liste de ses amis tous ceux qui en font partie. Il fut membre d'une organisation de jeunesse catholique et prit part après 1934 aux activités clandestines de l'« Ordre gris » conduit par Fritz List. Il sera arrêté pendant deux semaines en 1938 pour cela.
En 1940, le passage à l'acte devient impératif pour Hans : « Il faut poser un signe visible de la résistance des chrétiens. Est-ce qu'à la fin de la guerre nous serons démunis pour répondre à la question : qu'avez-vous fait ? ». Plusieurs événements en 1941 renforcent cette volonté d'agir. Les prodromes de la « solution finale » se mettent en place cette année-là. Les déportations de juifs s'accélèrent. L'indignation dans le groupe d'amis est forte. En octobre Mgr von Galen proteste publiquement, la Rose Blanche partage son indignation. Peu après sa déclaration, les actions d'euthanasie sur les handicapés sont ralentis et cela motive un peu plus Hans a faire connaître ses propres conceptions et celles de ses amis.
Les jeunes sont aussi férus de littératures, de philosophie, d'art et de religion. Dans son journal, Hans ne cesse d'évoquer ses lectures et son intérêt pour la littérature étrangère (notamment française et russe). Mais le plus déterminant chez les frères et sœurs Scholl, sont les préoccupations religieuses et philosophiques. À l'automne 1941, Hans rencontre Carl Muth, directeur et fondateur du journal catholique Hochland dans lequel il arrive jusqu'en juillet a publier des articles remplis d'allusions critiques contre le régime sans jamais mentionner le nom d'Hitler une seule fois depuis 1933. les deux hommes se lient d'amitié et c'est par Muth qu'Hans rencontre d'autres personnalités comme Theodor Haecker, Alfred von Martin, Werner Bergengruen, Sigismund von Radecki. Ces rencontres ont une influence décisive sur les jeunes de la Rose Blanche et ces entretiens suscitent chez Hans une vision apocalyptique de l'histoire européenne. Il écrit son amie Rose Nägele : « Et cette guerre est au fond une guerre pour la vérité. Tous les faux trônes doivent d'abord partir en miettes, et c'est douloureux, pour qu'apparaisse de nouveau, sans falsification, ce qui est authentique. ». Il se sent le gardien d'une tradition européenne et chrétienne menacée. Il est encouragé dans ses choix par Kurt Hubert, musicologue, psychologue et philosophe. Celui-ci fascine ses élèves par l'étendue de sa culture et la profondeur de sa réflexion. Willi Graf s'inscrit à son cours sur la psychologie musicale, pendant un semestre en 1942, Hans et Sophie suivent avec beaucoup d'intérêt son cours sur « Leibniz et son temps » dans lequel il met l'accent sur la responsabilité politique de l'intellectuel.